D’après l’article de l’Est Républicain.
Douze brevets dont sept européens et quatre américains. Armée de son savoir-faire expert, la société d’Olivier Bidaux apprivoise les États-Unis avec des arguments massue : ses inventions restent exclusives. Rendez-vous à Detroit ou Las Vegas, dans des salons professionnels, pour défendre des outils destinés au traitement du bois, du béton et du décapage.
Un pic-vert orange et douze brevets, dont quatre aux États-Unis. Le logo de Mabi en dit long : comme dans la nature, les outils professionnels de Mabi pénètrent au cœur de la matière, bois ou mur. Ils percent, percutent, décapent. Depuis 1969, année de l’invention du premier injecteur à tête avec bille anti-retour par Marc Bidaux, protégeant le professionnel de risques toxiques, on n’a pas fait mieux dans le domaine.
« Changer de continent, c’est nous assurer un avenir dans notre métier de niche où nous sommes les meilleurs »
« Je compte beaucoup sur notre expertise pour conquérir les États-Unis », résume le jeune patron, Olivier Bidaux, propulsé à la tête de l’entreprise familiale alors qu’il n’avait que 23 ans. « Les États-Unis nous intéressent pour doper notre chiffre d’affaires et assurer notre développement à long terme », poursuit cet ingénieur mécanique diplômé en France et en Allemagne.
L’Amérique, un vieux rêve pour tout chef d’entreprise ? « Changer de continent, c’est nous assurer un avenir dans notre métier de niche où nous sommes les meilleurs », résume Olivier. Mais les obstacles sont nombreux. « Alors que nous avons développé notre entreprise en soignant la relation de confiance à long terme, en France et en Allemagne essentiellement, les États-Unis répondent à d’autres mécanismes et nécessitent une grande réactivité, un sens pratique absolu ».
Innovation, digitalisation, export
Mabi, qui mise sur l’innovation, l’adaptabilité, la qualité, la digitalisation et l’export, a donc immédiatement adapté ses produits et ses méthodes. Les équipes ont été renforcées avec l’arrivée de trois personnes en 2023, des investissements ont été faits à l’atelier et au service expédition.
Le déploiement américain passe par une présence remarquée dans des salons professionnels incontournables. Depuis 2020, Mabi se rend chaque année à Las Vegas ou Detroit : à Pestworld, pour le marché du traitement du bois, et à World of Concret pour le marché des scrap’air et du traitement des maçonneries. Du costaud ! Plus de 1 500 exposants, 60 000 visiteurs ! Des partenariats sont nés à Québec, Sydney, Atlanta « et peut-être Detroit en 2024 ».
En matière de traitement du bois, les systèmes offerts par Mabi n’ont pas d’équivalent aux États-Unis. « Il nous a fallu convertir les centimètres en pouces et fabriquer des pièces plastiques répondant à d’autres normes », précise Olivier. Quand la priorité est donnée en France à la protection de l’usager vis-à-vis des vibrations, les États-Unis vont viser l’aspiration des poussières. « Ce n’est pas un problème, nous trouvons des solutions, c’est notre cœur de métier ».
Made in France, fait pour durer
Le made in Botans s’exporte encore modestement, « moins de 1 % de notre chiffre d’affaires ». Mais de belles perspectives se dessinent. D’autant que Mabi ne cesse d’innover, avec par exemple la création d’une perche en carbone capable d’attaquer les nids de frelon asiatique.
Grâce à la modernisation des outils de production, 400 000 euros en 2024 pour une nouvelle gamme d’injecteur maçonnerie notamment, Mabi conforte son avance technologique. Les clients disposent aussi d’un arsenal de formation destiné à faciliter leur quotidien.
La digitalisation a permis de doper les ventes à l’export. Les ventes en ligne représentent 20 % en 2024.